Agathe (prénoms d'emprunt) était en discothèque à Ancenis-Saint-Géréon cette nuit-là lorsqu'elle a vu des "snaps" de son ancien compagnon, Sylvain, avec une autre femme. Après l'avoir "appelé une trentaine de fois" et tenté de le retrouver à la sortie, la jeune femme de 21 ans était rentrée chez elle avant de repartir le chercher en trottinette électrique avec "un couteau", ayant pour objectif de "l'intimider" selon elle.
Une altercation avait finalement eu lieu sur le parking de la Maison de l'État : son ancien compagnon n'y était pas, mais s'y trouvaient en revanche certaines de ses connaissances. La prévenue avait alors commencé par "gifler" l'un des jeunes du groupe. Yohann avait tenté de séparer les deux protagonistes de l'altercation mais la jeune femme, alcoolisée, avait sorti son "couteau en céramique d'une lame de 10,5 cm" et l'avait poignardé dans le dos, touchant ses "poumons".
L'homme, retrouvé par les pompiers en "position fœtale", a tout de même pu se rendre ce lundi 30 juin 2025 au procès de la jeune femme à Nantes. "Je vais bien, elle aurait pu aller beaucoup plus profond vu la taille du couteau" a-t-il tenu à faire savoir. "De ce que je la connais, elle n'est pas méchante avec les autres." Il a toutefois préféré solliciter un renvoi sur intérêts civils pour pouvoir chiffrer ses préjudices avec précision, les faits restant récents et son incapacité totale de travail (ITT) ayant été évaluée à dix jours pour le moment.
Déjà des précédents de violences conjugales
Le parquet de Nantes avait lui décidé de faire d'une pierre deux coups : la prévenue était ainsi également jugée ce lundi 30 juin 2025 pour des violences conjugales commises envers Sylvain le 18 août 2024. Les deux anciens compagnons avaient en réalité connu une première histoire sentimentale au lycée avant de se remettre ensemble et de s'installer chez elle, à Ancenis-Saint-Géréon, début 2024. Mais un différend avait éclaté, là encore en sortie de discothèque.
Alors qu'ils étaient rentrés avec deux autres personnes, Agathe avait pensé se faire "tromper" lorsqu'elle avait découvert son compagnon assis sur son lit et une fille dans la salle de bains. Elle avait "totalement vrillé" et l'avait "giflé", "mordu au bras", "bousculé" et s'était elle-même infligé un coup de couteau "dans le ventre". Très agitée, elle s'était montrée "insultante" et "violente" envers le personnel à l'hôpital. Son taux d'alcoolémie avait été mesuré à 2,06 g/l de sang et elle reconnaissait avoir fumé des produits stupéfiants.
Une "fragilité" psychologique et sa personnalité "borderline"
Sylvain, qui avait aussi été poursuivi pour ses propres violences, avait été condamné pour ces faits en janvier 2025 à réaliser un stage de sensibilisation aux violences conjugales. Depuis, les deux ne seraient plus en couple mais continueraient de se voir. "Je sais que c'est une relation toxique" a soufflé la prévenue.
Cette ancienne employée en boulangerie désormais intérimaire a reconnu l'ensemble des faits. Elle avait déjà été condamnée à plusieurs reprises quand elle était mineure, notamment pour harcèlement moral sur ce même compagnon. Une expertise psychiatrique effectuée en 2022 avait d'ailleurs mis en lumière sa "fragilité" psychologique et sa personnalité "borderline".
Pour ces "faits extrêmement graves", le procureur de la République avait requis un an de prison ferme avec mandat de dépôt et un an de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, mais aussi des interdictions d'entrer en contact avec les deux victimes et de détenir toute arme soumise à autorisation. L'avocat de la défense avait pour sa part souligné les difficultés personnelles de sa cliente dont l'abandon de son père et la maladie de sa mère.
Le tribunal l'a finalement condamnée à un an de prison ferme avec mandat de dépôt et dix-huit mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans avec des obligations de soins, de travail et d'indemnisation. Agathe devra aussi se plier à une interdiction de contact avec les deux victimes et de détenir toute arme. Elle devra enfin verser 1 040 € de dommages et intérêts et 1 000 € de frais de justice à son ancien compagnon.
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